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Lise Meurise : « Pourquoi pas chez les pompiers ? »


📰 C.E. – Jeudi 03 mars 2005

Jeune, volontaire et dynamique. Toutes les qualités pour faire un bon sapeur. Lise est la première femme à intégrer la caserne de Tournai.

À 21 ans, Lise Meurise, de Chercq, termine un graduat en droit à l’Institut supérieur économique de Tournai. Sa destinée actuelle aurait cependant tendance à la conduire en haut d’une grande échelle plutôt que dans les prétoires. La jeune femme, aux yeux marron pétillants, vient en effet de rentrer officiellement dans les sapeurs-pompiers volontaires de Tournai. Cela, à l’issue d’une série d’épreuves au cours desquelles se distinguèrent 12 candidats sur une centaine de prétendants.

Pas mal pour la jeune Chercquoise qui s’est vite sentie très intégrée dans un monde que d’aucuns auraient tendance à qualifier de machiste :

« Pas du tout, nous a-t-elle confié, tous mes collègues, qu’ils soient volontaires ou professionnels, sont vraiment cools et franchement, je me sens vraiment à l’aise avec eux. »

Histoire d’eau

« Je suis le premier pompier de la famille », nous confie Lise la Chercquoise qui évite d’user du terme de “pompière” désignant généralement un personnage chargé d’effectuer des ourlets chez un tailleur. Mais qu’est-ce qui a bien pu l’attirer dans ce milieu souvent considéré comme très masculin ?
« Je fais de la natation à la Croix Rouge, à Tournai. Dans ce cadre, j’ai suivi des formations de secourisme, de maintien en milieu aquatique et de sauvetage reconnu par l’ADPS à Mouscron. Cela m’a donné envie d’aller plus loin. Dans un premier temps, j’ai hésité à me lancer dans les études d’infirmière mais je n’aime pas trop les hôpitaux, l’ambiance, etc. »
« C’est un ami pompier qui, un jour, m’a dit : “Pourquoi pas chez les pompiers ?” et je lui ai répondu : “Oui, c’est une idée…”. Ce sont mes proches qui m’ont poussée à tenter le coup. Il faut essayer quelque chose, rien ne dit que cela ne peut pas m’arrêter… »

Penser aux victimes

Effectivement, Lise a réussi avec brio les premiers tests physiques et médicaux et s’est distinguée dans le test d’aptitudes de motivation et d’épreuves finales lui permettant de devenir sapeur volontaire à Tournai.

Après la catastrophe de Ghislenghien, Lise n’avait pu s’empêcher, par curiosité morbide peut-être, de vouloir savoir comment on apporte un soutien aux victimes.

Cette attention portée aux victimes est l’une des priorités que défend la jeune femme :

« Avant d’intervenir sur un drame avec des morts, je me suis souvent demandée comment je réagirais. La réponse est venue à quelques reprises : j’ai dû aller sur un accident mortel. J’ai été plus marquée, c’est sûr, mais mon premier souci a été d’aller voir si les enfants allaient bien. Et finalement, ça m’a confortée dans mon choix. »
« Quand il s’agit de libérer un corps, j’ai les tripes, je me suis rendue compte que je pouvais. Nous ne pouvons pas tous tout faire. Moi je suis plutôt dans le secours. On a peu de repos. »

Et c’est principalement dans le contact avec les autres que Lise tire également la force de surmonter une discipline contraignante :

« Le fait d’être une fille est essentiel, cela aide beaucoup. Le fait que les autres sachent cela, c’est une force… »

Pouvoir compter sur les autres est aussi primordial dans une équipe de pompiers. À ce titre, Lise a également une autre spécialité très appréciée : la plongée sous-marine (au sein d’“Aquashous Tournai”). Ici aussi, elle perfectionne beaucoup de techniques qui lui permettront peut-être d’être appelée un jour dans l’équipe des pompiers plongeurs de Tournai.

« Ce qui ne serait finalement que la suite logique de son très beau parcours. »

✍️ Vincent DUBOIS

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