L'explosion dramatique du 10 avril 1985 à Tournai : Retour sur une tragédie qui marqua la ville
- Julien Clément
- 13 mai
- 2 min de lecture
Il est près de 19 heures, ce mercredi 10 avril 1985, lorsque Tournai bascule dans l'horreur. À l'intersection du Viaduc, entre le pont ferroviaire et le boulevard Delwart, la station-service Gulf, équipée d'une cuve de 15 000 litres de GPL, devient soudainement le centre d'une tragédie qui restera gravée dans la mémoire collective.
La fuite silencieuse d'un gaz mortel
Tout commence avec une banale fuite : une soupape défaillante laisse échapper du gaz propane liquide (GPL) qui, en se vaporisant, forme une nappe gazeuse invisible rampant au ras du sol. Deux policiers municipaux remarquent une anomalie et décident d'évacuer rapidement les automobilistes présents aux alentours. Leur réactivité permettra d'éviter un bilan bien plus lourd.
L'enfer en une fraction de seconde
Alors que l'évacuation est presque terminée, l'impensable survient : le gaz s'enflamme brutalement. L'explosion est spectaculaire. Une boule de feu immense, culminant à plus de vingt mètres de haut, embrase immédiatement cinq véhicules stationnés et sème le chaos. Trois passants, une famille originaire du Burundi, traversent à ce moment-là la zone critique. L'épouse est instantanément transformée en torche humaine, succombant malheureusement à ses blessures. Son mari, ingénieur, et leur fille de 16 ans sont gravement brûlés mais parviennent à s'échapper tant bien que mal, avant d'être rapidement pris en charge et transférés au centre des grands brûlés de Loverval.

Une intervention héroïque
Alertés à 19h14 précises, les pompiers tournaisiens arrivent sur place en urgence. Leur mission est double : éteindre les véhicules en flammes et surtout refroidir la cuve de GPL dont l'explosion pourrait entraîner un désastre inimaginable. Malgré une chaleur extrême ressentie à plus de cent mètres à la ronde, leur courage et leur sang-froid permettent d'éviter le pire. En parallèle, la circulation ferroviaire vers Lille et Mouscron est immédiatement interrompue, les autorités craignant la déformation des rails sous la chaleur intense.
Un bilan lourd et une leçon d'humilité
Cette soirée dramatique coûtera la vie à une femme d'une quarantaine d'années, blessera gravement deux autres personnes, et causera d'importants dégâts matériels, incluant la destruction complète de cinq véhicules et l'endommagement d'une cabine haute tension ainsi qu'un relais téléphonique. L'enquête révélera pourtant que la station-service respectait les normes en vigueur à l'époque. Ce drame poussera les autorités à revoir les réglementations et à mieux former les personnels pour éviter que pareille catastrophe ne se reproduise.
Aujourd'hui, un lieu marqué par le souvenir
La station Gulf fut rapidement démolie après l'incident, remplacée par un rond-point et, plus tard, par l'entrée du complexe cinématographique Imagix. Aujourd'hui, rien ne subsiste visuellement de cette soirée tragique, sinon le souvenir encore vif dans les mémoires des Tournaisiens. Ce drame du 10 avril 1985 reste un rappel poignant des dangers liés aux infrastructures urbaines et de l'importance vitale de la vigilance collective.
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