Quand le feu ravagea la gare de Tournai : Retour sur l’incendie de 1912
- Julien Clément
- 16 juil.
- 2 min de lecture
Le 5 mars 1912, alors que la ville de Tournai s’apprêtait à entrer dans une nuit ordinaire de fin d’hiver, un événement dramatique allait bouleverser le quotidien de ses habitants.
La gare de Tournai, joyau architectural de style néo-Renaissance flamande signé Henri Beyaert, fut le théâtre d’un incendie aussi spectaculaire que destructeur.
Une nuit qui bascule
L’origine du sinistre remonte à un court-circuit électrique dans la salle des télécommunications, située sous le dôme central de la gare. Très vite, les flammes se propagent à toute la structure, attisées par les matériaux de construction d’époque ; bois, toiles tendues et vitrages légers. Le feu embrase le dôme, les combles et plusieurs salles, réduisant en cendres une partie essentielle du bâtiment.

Silence radio : un centre névralgique hors service
La gare, alors centre névralgique pour les communications ferroviaires et télégraphiques du Hainaut, voit son activité totalement paralysée :
Le bureau télégraphique et téléphonique est détruit.
De précieuses archives ferroviaires et postales partent en fumée.
Les liaisons de Tournai avec Bruxelles, Lille et le nord de la France sont temporairement suspendues.
Cet incendie aura des répercussions à l’échelle régionale, car à l’époque, la gare jouait un rôle stratégique dans les réseaux ferroviaires belges et transfrontaliers.
Une intervention périlleuse
Les pompiers de Tournai, épaulés par des équipes voisines, sont rapidement mobilisés. Mais ils doivent faire face à une double difficulté :
Le toit du dôme est difficilement accessible.
L’intérieur du bâtiment est envahi par une épaisse fumée noire, rendant la progression extrêmement risquée.
Deux pompiers sont gravement blessés lors de l’intervention, ce qui témoigne de la violence du sinistre et du danger encouru.

Une gare à reconstruire
L’incendie de 1912 marque profondément les autorités communales et la Société Nationale des Chemins de Fer Belges (à l’époque, la gestion du rail était encore partagée). Rapidement, des travaux de rénovation et de consolidation sont lancés. Les parties endommagées sont reconstruites dans le respect du style architectural initial, fidèle à la vision d’Henri Beyaert.
Ce chantier marque aussi un tournant : il met en évidence la nécessité d’une meilleure sécurisation des installations électriques, alors en plein développement avec l’électrification progressive des lignes et des équipements.

Mémoire visuelle
De nombreuses photographies d’archives ont immortalisé ce moment. On y voit les flammes s’élevant du toit, les soldats du feu en action et les curieux rassemblés autour du site. Ces images font aujourd’hui partie de collections patrimoniales, notamment au Musée de la Vie Tournaisienne et dans les fonds iconographiques de la Ville de Tournai.


En résumé
L’incendie de la gare de Tournai en 1912 est un épisode marquant de l’histoire urbaine tournaisienne. Il rappelle à quel point les infrastructures, même les plus majestueuses, peuvent être vulnérables à des incidents techniques. Grâce à une intervention rapide et à un effort de reconstruction ambitieux, la gare put retrouver sa place dans le paysage ferroviaire belge, symbole de résilience et de patrimoine vivant.
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