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Tournai-Shopping : un incendie spectaculaire

Dernière mise à jour : 4 août

Le lundi 7 avril 1980, aux premières lueurs d’un printemps naissant, Tournai s’éveille sous un léger voile de brume.

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Rien ne laissait présager qu’une épaisse colonne de fumée viendrait troubler la quiétude matinale : un court-circuit, niché dans un faux-plafond d’une cellule commerciale du tout nouveau « Tournai-Shopping », déclenche soudain un incendie aux conséquences spectaculaires ....

7 h 30 : un premier signalement

Un automobiliste alerte la gendarmerie pour un « accident » quai des Salines, face au centre commercial. Après vérification, aucun incident n’est constaté ; l’appel sera attribué à un plaisantin.


Avant 9 h 30 : calme avant la tempête

L’exploitant d’une boutique traverse la galerie, déserte ce jour férié. Derrière le faux-plafond d’une cellule commerciale, un court-circuit couve…

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10 h 15 : l’alarme retentit

Le commerçant d’une boutique de chaussures, côté quai des Salines, entend une vitre exploser. En franchissant la porte automatique, il tombe sur un foyer naissant et appelle immédiatement les secours.

  • 10 h 21 : Les premiers camions de pompiers rue Perdue, situé à quelques centaines de mètres sont sur place.

  • 10 h 23 : la sirène du beffroi rappelle tous les hommes disponibles.


La galerie est déjà noyée sous une fumée âcre, avec de grandes flammes au centre.

Moins de dix minutes après l’appel au 900 (l’ancêtre de notre 112), la caserne de la rue Perdue déploie sa brigade.

À son arrivée, le commandant Francis Léchevin commande l’engagement des lances à haute pression depuis le parking surplombant le Super-marché Colruyt. Grâce au nouvel élévateur « Comet », il gagne rapidement en hauteur pour coordonner l’intervention, tandis que le bourgmestre Raoul Van Spitael grimpe dans la nacelle pour constater l’ampleur du sinistre .




L’engagement de la Protection Civile

Sur l’ordre du chef de corps Modeste Demeulemeester, les volontaires de la Protection Civile se placent sous les ordres de la Croix-Rouge pour évacuer les immeubles voisins :

  • Les voies sont déviées autour de l’église Saint-Jacques et du carrefour des « Quatre coins Saint-Jacques ».

  • Masques chirurgicaux humidifiés en continu pour lutter contre l’air irrespirable.


Scènes de mobilisation et cocasserie

  • Un couple de personnes âgées, convaincu que la fumée n’est qu’« odeur de friture », refuse d’évacuer. Les secouristes humidifient portes et fenêtres avec des linges.

  • Rue du Cygne, les mannequins d’un magasin de tissus sont transférés à bras jusqu’au hall du cinéma des Variétés.

  • À la pharmacie de la galerie, la pharmacienne est évacuée par la fenêtre du 1ᵉʳ étage à l’aide d’une échelle de pompiers.

  • Un public impromptu derrière les cordons

    Vers midi, la colonne de fumée se devine à plusieurs kilomètres à la ronde, jusqu’à Bellegem, à près de 10 km de là, et des centaines de curieux affluent aux abords, retenus par la police et la gendarmerie. Certains habitants, de retour de la côte belge, aperçoivent le panache sombre se détacher sur le ciel bleu et s’arrêtent, fascinés, derrière les barrières de sécurité érigées en urgence .


Intensification et flash-over

Le feu gagne le restaurant « Al Parma », au premier étage, provoquant un flash-over : tous les gaz accumulés s’enflamment en une fraction de seconde. En brisant une vitre pour accéder au sinistre, les pompiers sont attaqués par le berger allemand du propriétaire ; un policier abat l’animal pour protéger ses collègues.


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Lutte contre l’incendie

Pour contenir un feu qui progresse dans toutes les directions (quai des Salines, rue des Corriers, rue du Bourdon-Saint-Jacques), les pompiers :

  • Déploient plus de 13 000 L/min d’eau,

  • Se relaient toutes les trente secondes sous une chaleur si intense que l’asphalte « bouillonne »,

  • Élargissent le périmètre de sécurité jusqu’au Pont de Fer et à la rive droite.


Extinction et bilan

  • 16 h 30 : la progression des flammes est stoppée.

  • 21 h 00 : seules quelques braises subsistent.

Aucun blessé grave n’est à déplorer parmi les pompiers, volontaires et civils, mais la galerie est quasiment détruite : vitrines éclatées, cloisons calcinées et suie omniprésente.


Bilan strictement humain et matériel

  • Aucun blessé n’est à déplorer parmi les quelque quarante commerçants et employés présents sur place.

  • Destruction totale : vitrines éclatées, cloisons calcinées, suie et eau imprimant un contraste saisissant sur les murs autrefois colorés. Parmi les locaux sinistrés figuraient un café, un salon de coiffure, un pressing, un luna-park et surtout le Colruyt, dont l’intérieur reste méconnaissable. Images par : Mr Guy  Dumasy


Sources :

– Le Courrier de l’Escaut

– Nord-Eclair

– Archives et témoignages de S.T. - Étienne Boussemart.

– Blog « Visite virtuelle de Tournai »

 
 
 

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